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Revue de Presse

20 minutes, 13 septembre 2004
Paris Obs, du 9 au 15 septembre 2004
Le Canard enchaîné, 8 septembre 2004
20 minutes, 3 septembre 2004
Le Monde, 3 septembre 2004
Le Figaro, 3 septembre 2004
Le Télégramme, 3 septembre 2004
Ouest-France, 3 septembre 2004
France Soir, 3 septembre 2004
TF1, Le Journal télévisé de 20h, 2 septembre 2004
Le Télégramme, 2 septembre 2004
La Croix, 30 août 2004
Armor Magazine, septembre 2004
Horizons bretons, septembre 2004
Bremañ, miz Gwengolo 2004
Univers Celtes, septembre 2004
Reportage AFP, 27 août 2004
Les Echos, 29 juillet 2004
City Radio, 27 juillet 2004
Le Parisien, 26 juillet 2004
Le Télégramme, 23 juillet 2004
20 minutes, 22 juillet 2004
BBC News, 17 juillet 2004
Le Journal du Dimanche, 18 juillet 2004


Claude Nadeau, instigatrice de l’école bretonne Diwan de Paris

A Montparnasse, le dernier rempart des Bretons

Montparnasse. Sa tour, sa gare, ses Bretons. Foyer historique de la diaspora bretonne à Paris, le quartier accueille depuis dix jours la première école hors Bretagne du réseau associatif Diwan. « Une école maternelle publique normale » , répète Diwan, à une exception près : l’enseignant y parle en breton. Et à la tête du comité de soutien figure une Québécoise.

Claude Nadeau, 29 ans, milite activement pour la défense des langues minoritaires. Comme le français au Québec. « A Montréal, je me fâchais dans les boutiques contre les vendeuses qui m’accueillaient par un ‘‘ Hello’’ » , raconte la pétillante jeune femme. Mais cette « citoyenne du monde » polyglotte ( elle parle sept langues) a la bougeotte. Chef d’orchestre de profession, la Québécoise traverse l’Atlantique en 1998 pour rejoindre les chœurs de RFO ( Radio France Outremer) à Paris. Le coup de foudre avec la Bretagne est immédiat. En 1999, elle apprend le breton. En novembre 2002, la voilà invitée au colloque de l’Association des cadres bretons ( ACB). « Je suis bretonne, estime Claude. Je fais vivre la Bretagne par des investissements économiques et personnels. » Problème : au colloque, personne ne pipe mot à son discours en breton. « La langue se perd par paresse intellectuelle » , se désole la jeune femme. L’idée d’une école à Paris s’impose alors « comme une évidence » .

Mais, au pays de Jules Ferry, l’initiative ne trouve pas grâce aux yeux des pouvoirs publics. Qu’à cela ne tienne, Claude se tourne vers la solidarité armoricaine. Une crêperie, une coopérative agricole et un cabinet d’avocats ( bretons) acceptent, entre autres, de financer l’association.

Quelque 90 particuliers font de même chaque mois, par prélèvement automatique. Des fest- noz sont organisés, des ventes de calendriers mises sur pied. « On a même vendu des boîtes collector de pâté Hénaff » ajoute, sans rire, la Québécoise. Mission accomplie : quinze enfants ont franchi à la rentrée le pas de l’école. Petite Bretagne peut devenir grande.

Guillaume Frouin
Photos : Cédric Martigny / 20 Minutes

(encadré)
François Goulard, maire UMP de Vannes ( Morbihan) et secrétaire d’Etat à la Mer
« L’ouverture de cette école est une bonne nouvelle. Cela aurait été inimaginable lorsque j’étais enfant. Comme elle vient de l’étranger, Claude Nadeau a beaucoup moins de blocages que nous. »

Daniel Nadeau, mari de Claude
« Claude est une vraie bouilloire. C’est une chance pour le combat breton. »

Anna Vari Chapalain, directrice de Diwan
« J’ai rencontré Claude à maintes reprises. C’est quelqu’un qui fonce, comme tous ceux qui portent le projet de Diwan depuis 1977. »

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Paris Obs (supplément du Nouvel Observateur), du 9 au 15 septembre 2004
Le lieu

14e : une classe bretonnante

Ils ne le comprennent pas encore mais ils sont pionniers. Maïwenn, Ana, François ou Mael, petits bouts de 3, 4 ou 5ans, ont fait leur rentrée en maternelle dans un établissement d’un genre nouveau à Paris: la classe en langue bretonne. Une école Diwan («le germe» en breton) comme il en existe une trentaine en Bretagne, mais dont les Breizhous de Paris osaient à peine rêver. Il a fallu l’énergie d’une jeune Québécoise de 29ans, Claude Nadeau, tombée dans la marmite celtique, pour réussir ce pari lancé il y a un an et demi. Avec le comité de soutien Diwan Paris, elle a fait le tour des entrepreneurs bretons pour trouver les subventions (Coopagri Bretagne ou Patrick Le Lay à titre personnel, et l’école ne désespère pas de convaincre aussi la Mairie de Paris). La salle de classe, installée dans un centre de loisirs rue du Moulin-Vert (14e), a été dénichée à la dernière minute et les parents ont mis la main à la pâte pour l’aménager. Parmi eux, beaucoup de couples mixtes, comme les parents de Maïwenn. Lui est breton, elle japonaise. Comme les autres, ils vantent l’enrichissement culturel et les mérites du bilinguisme précoce. «A cet âge-là, ils apprennent très vite. Et après, ils passent plus facilement à d’autres langues», dit le papa. L’an passé, à la crèche, Maïwenn a d’ailleurs appris le japonais.

Maël Thierry

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Le Canard enchaîné, 8 septembre 2004

Convié à inaugurer la première école bretonnante (non subventionnée) Diwan dans la capitale, le ministre de l'Education François Fillon a "décliné l"invitation" ("Le Monde, 4/9). Tout comme la Mairie de Paris d'ailleurs. Ex-député-maire de Vannes (Morbihan), le secrétaire d'Etat aux Transports François Goulard n'a pas eu de ces pudeurs et, accouru sur place, s'est rengorgé sur "la richesse que constitue l'apprentissage du breton", "idée moderne qui permet l'ouverture te l'échange".

Une conviction forte et ancrée: de son propre aveu, Goulard n'articule pas plus de dix mots en breton. Les dégelées aux régionales donnent le goût des langues.

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20 minutes, vendredi 3 septembre 2004

Avec Diwan, la Bretagne, ça vous gagne

Diwan fait tomber les barrières. Le réseau associatif d'écoles bretonnes a ouvert hier, rue du Moulin- Vert ( 14e), son premier établissement hors Bretagne. L'école maternelle, qui accueille quinze enfants, est située à deux pas de Montparnasse, quartier " historique " des Bretons de Paris. " Il y en a encore aujourd'hui un million en Ile- de- France, selon l'Insee " , assure Claude Nadeau, instigatrice du projet.

En ce jour de rentrée, certains sont là dans la cour de récré. Secrétaire d'Etat à la Mer, François Goulard est aussi le maire UMP de Vannes ( Morbihan). Sa présence, dit- on, a fait grincer des dents au ministère de l'Education nationale.

Car Diwan n'est pas toujours bien vue au pays de Jules Ferry. La Ville de Paris a d'ailleurs " refusé de soutenir le projet " , selon Claude Nadeau. Il s'agit pourtant d'une école publique " comme une autre " . Seule originalité, l'instituteur parle en breton. Les enfants sont donc " bilingues " . Voire plus. " Les parents d'élèves sont souvent des couples mixtes " , explique Claude Nadeau.

Ainsi, le père de Maïwenn est breton, sa mère, japonaise. Même chose pour Thomas, dont la maman est écossaise et le papa breton. " C'est exactement le contraire du communautarisme " , fait remarquer Claude Nadeau. Gwenola, 31 ans, acquiesce. Son fils est scolarisé ici. " Quand Maël comprendra qu'il peut y avoir deux mots différents pour évoquer un même objet, il comprendra qu'on puisse avoir deux visions différentes d'un même monde " , souligne- t- elle.

Guillaume Frouin

(encadré) TRAINS. Claude Nadeau souhaite que les messages à bord des trains SNCF pour la Bretagne soient bilingues. Elle a fait part de son projet au ministre. Il y a quatre ans, un employé SNCF avait été sanctionné pour avoir fait une annonce en breton.

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Le Monde, vendredi 3 septembre 2004

A Paris, la première école Diwan hors de Bretagne

François Goulard, secrétaire d'Etat aux transports et à la mer et ancien maire (UMP) de Vannes (Morbihan), a vécu, jeudi 2 septembre, une rentrée scolaire particulière. Dans le 14e arrondissement de Paris, au 7 de la rue du Moulin vert, il a assisté à l'ouverture de la première classe Diwan hors de Bretagne. Reçu avec enthousiasme - et en breton -, par Claude Nadeau, présidente du comité de soutien de la nouvelle école, le secrétaire d'Etat a avoué ne pas parler pas le breton, "en dehors de quelques expressions". "Je suis d'une génération où le breton comme langue n'était pas utilisé dans la vie courante", a-t-il ajouté.

Lors de la visite de cette maternelle de l'école associative, hors contrat avec l'éducation nationale et qui accueille une quinzaine d'enfants, M. Goulard a souligné à plusieurs reprises "la richesse que constitue l'apprentissage du breton", qualifié d'"idée moderne qui permet l'ouverture et l'échange". C'est en novembre 2002, que l'idée de cette école a germé. Après avoir obtenu le soutien financier d'entreprise bretonnes comme Glon-Sanders (Pontivy) ou Coopagri, et de particuliers, le dossier a été bouclé en juillet.

PAS DE SUBVENTIONS

L'éducation nationale et la mairie de Paris n'ont pas participé à l'aventure. "Nous n'avons pas demandé à la Mairie de subventions pour l'école, mais nous comptions sur une aide pour l'installation de l'établissement comme cela se passe en Bretagne", affirme Claude Nadeau, musicienne québécoise de 29 ans. Bernard Coutel, directeur de cabinet d'Eric Ferrand, adjoint chevènementiste au maire de Paris chargé de la vie scolaire, affirme au Monde que "cet établissement étant une école privée hors contrat, il n'est pas légalement possible d'attribuer une subvention aussi bien pour les enseignants que pour les locaux". De son côté, le ministre de l'éducation, François Fillon, a décliné l'invitation à l'inauguration.

"L'ouverture, à Paris, du quarantième établissement de l'association Diwan manifeste la vitalité et l'intérêt de l'apprentissage du breton. Par l'immersion quotidienne, chaque enfant à la fin de la maternelle devient un véritable bilingue. De plus, cet acquis facilite l'apprentissage de nouvelles langues", soutient avec passion François Gaël Rios, coprésident de Diwan. Les parents des 15 petits pionniers ont aussi la volonté de renouer avec leurs racines : dans chaque couple, l'un des parents a des origines bretonnes, l'autre vient d'autres régions françaises, aussi bien que du Japon ou d'Ecosse...

François Goulard, visiblement heureux d'être dans ce coin de Paris un peu breton, a reçu en fin de visite un pin's des mains de Jean-Yves Le Bras, trésorier de l'association. On peut y lire : "Evit ur skol Diwan e Paris" autrement dit "Pour une école Diwan à Paris". "Que de chemin parcouru depuis vingt ans. C'est la première fois qu'un ministre se déplace pour l'ouverture d'une école Diwan !", a lancé M. Le Bras.

Et pour que vive et se développe la langue bretonne, "cette chance pour la France" selon elle, Claude Nadeau a transmis au secrétaire d'Etat aux transports, cette fois ès qualité, un dossier pour l'instauration du bilinguisme dans les trains en direction de la Bretagne. Partisane d'un bilinguisme encouragé et non obligatoire, Mme Nadeau veut "casser des idées reçues".

Dominique Buffier

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Le Figaro, vendredi 3 septembre 2004

Une école bretonne à Paris

François Goulard, secrétaire d'Etat aux Transports et à la Mer, a inauguré hier la première école maternelle en langue bretonne de Paris, gérée par l'association Diwan. Ses quinze élèves recevront un enseignement en breton et en français, avec une pédagogie fondée sur l'immersion linguistique. Fondé en 1977, le réseau d'écoles Diwan regroupe 36 écoles accueillant près de 3 000 élèves chaque année en Bretagne.

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Le Télégramme, vendredi 3 septembre 2004

PARIS A SON ÉCOLE DIWAN

La première maternelle bretonne hors des terres historiques de Bretagne, a ouvert ses portes, hier, dans un quartier bien connu à l'Ouest, celui de Montparnasse.

Sept marches à grimper. Un hortensia à droite de l'escalier. " Deuit tre, bugaligoù ! " : la dynamique " presidantez " de l'association Diwan à Paris, Claude Nadeau, fait entrer quinze petites têtes blondes et brunes.

" Excitant ! ", commentait-elle hier. " Ce sont deux ans de travail et de combat qui aboutissent ", souligne Claude Nadeau. Et jusqu'au bout, le suspense ! Mercredi soir, des parents plantaient les derniers clous. " C'est une suite de petits miracles ", estimait hier Claude Nadeau avec un très léger accent... québécois. Car l'étonnante présidente - par ailleurs claveciniste et chef d'orchestre de musique baroque ! - est effectivement québécoise. Là-bas, elle se battait pour la défense du français. Ici, depuis 5 ans, elle se bat pour la défense du breton (qu'elle parle d'ailleurs couramment !).

Première journée " d'immersion "

" C'est un grand jour pour la Bretagne et pour la langue bretonne, estimait-elle hier. Nous avons eu à nous battre contre les idées reçues, les préjugés qui finissent par tomber les uns après les autres ! ". Elle le martèle : l'école Diwan est " laïque, gratuite et ouverte à tous ".

" Les langues régionales ? Ce sont, dit-elle, une richesse pour la France, pas une menace ! ". " Diwan, affirme haut et fort Claude Nadeau, c'est tout sauf le communautarisme. C'est au contraire l'école de la diversité. Si l'on veut qu'une langue vive, il faut la transmettre aux plus jeunes ".

Mael, Maewenn, François, Ana et les autres ont vécu, hier, leur première journée " d'immersion ". Comment dit-on bonjour en breton ? " Demat ", murmure le petit François à un journaliste.

Plus de journalistes que d'élèves

Tanguy Solliec, le directeur-instituteur de l'unique classe, a l'œil sur ses petits. Il leur parle, doucement, pour ne pas les perturber, car il y a plus de journalistes - visiblement séduits par cette rentrée parisienne " exotique " - que d'élèves dans la cour...

Tanguy n'en revient pas. C'est le premier jour, et Charline répète déjà " Dit te eo ", " C'est à toi " ! " " Le gâteau commence à prendre ! ", souligne l'instituteur, originaire de Botmeur (29).

Un gâteau qui séduit semble-t-il. Les petits de Diwan ont vu débarquer, hier, le secrétaire d'Etat aux Transports et à la Mer, François Goulard. Le ministre a arboré avec sourire le badge " Evit ur skol Diwan e Paris ", " Pour l'école Diwan à Paris ".

L'école Diwan de Paris recherche des mécènes pour assurer son financement. L'un d'entre eux, chef d'entreprise, a décidé de jouer le jeu : le Quimpérois Eric Léost, le père d'Iffig.

Da gousket ! C'est l'heure de la sieste. Les petits écoliers vont pouvoir s'endormir et rêver avec, bien serrée entre leurs mains, la peluche-lapin au gilet bigouden.

Catherine Magueur

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Ouest-France (toutes éditions Bretagne sauf Loire-Atlantique)
vendredi le 3 septembre 2004

Une chouette petite rentrée pour quinze bambins réjouis

L'école Diwan fait une percée à Paris

Tanguy Solliec était étudiant en histoire de l'art. L'histoire retiendra qu'il fut le premier instituteur de la première école Diwan de la capitale.

photo: Claude Stéfan

C'est sans doute la plus petite école de la capitale. Le réseau Diwan a ouvert à Paris une classe maternelle, qui accueillait hier ses quinze premiers élèves. On n'y parlera que breton. Derrière ce projet : une pétillante Québécoise.

Ce fut une chouette de petite rentrée, avec quinze bambins réjouis, des parents très détendus, accueillis avec du café, des gâteaux, et, bien entendu, des crêpes. On se fait la bise, on se quitte avec des kenavo.

On était entre amis, hier, rue du Moulin-Vert, dans le quartier Montparnasse, où s'est ouverte cette première école Diwan parisienne. Mais on n'y était pas seulement entre Bretons. Car Thomas, Ana, Maïwen, entre autres élèves, sont aussi écossais, guatémaltèque et japonais. D'autres sont catalans ou portugais et l'assistante maternelle, certes bretonnante, est d'origine algérienne.

C'est le petit François qui a le mieux résumé, selon sa maman, l'intérêt de l'apprentissage du breton. " Comme ça, m'a-t-il dit, je pourrais parler avec grand-père et grand-mère. " La plupart des parents d'origine bretonne n'ont en effet jamais parlé la langue de leurs ancêtres. Sophie, artiste sculpteur, née à Lesneven, avoue avoir presque tout oublié. " Je vais apprendre avec ma fille. "

Cette ambiance multiculturelle ravit Claude Nadeau, la Québécoise, sans qui cette école n'aurait pas existé. Claude, 28 ans, est musicienne comme son barbu de mari, Daniel, " Breton né en Anjou ". Spécialiste de musique baroque, " je suis, dit-elle, tombée dans la marmite de la musique celtique à Montparnasse ". Coup de foudre. L'artiste du clavecin joue désormais de la bombarde, et, dans la foulée, elle a appris le breton sous la houlette d'un étudiant en histoire de l'art, Tanguy Solliec, qu'elle a depuis débauché pour en faire l'instituteur du Moulin-Vert.

On ne résiste pas aisément à ses arguments. " Quand je suis au Canada, je défends la langue française. Quand je suis à Paris, je défends le breton. Pour moi, c'est le même combat. " La pédagogie de l'immersion linguistique, pratiquée par Diwan, " a d'ailleurs été inventée chez nous, au Québec. Pour les enfants, c'est comme un jeu. Cela ne les handicape en rien, au contraire, tous parlant déjà très bien le français. "

Claude Nadeau pourfend ce qu'elle appelle les " préjugés " accolés à Diwan. " On nous accuse de communautarisme. Regardez notre petite classe : c'est du grand métissage culturel. " Elle rêve de l'étendre et de pouvoir ouvrir l'an prochain une autre classe, en primaire cette fois. Sur le plan financier, le pari toutefois n'est pas gagné. L'école recherche des mécènes. Sept entreprises se sont déjà engagées à l'aider. Elle a reçu hier la visite, à titre personnel, de François Goulard, le secrétaire d'État à la Mer, élu du Morbihan. Et elle espère prochainement le soutien de la mairie de Paris, capitale bretonne.

Bernard LE SOLLEU

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France-soir, vendredi le 3 septembre 2004

ECOLE DE BREIZH
La première école Diwan (bilingue breton-français) de la capitale a ouvert ses portes hier à une quinzaine d'enfants

" Distro-skol mat deoc'h ! "

( Bonne rentrée! )

" Comment dit-on bonjour en breton les enfants ? demande le Secrétaire d'Etat aux Transporte et à la Mer, François Goulard, aux quinze bambins plantés sagement autour de lui. "Bah Bonjour !" lui rétorque gentiment une blondinette de cinq ans. "Demat" lui souffle aussitôt Tanguy, son jeune instituteur.

Sans s'en rendre compte, Charline vient d'apprendre son premier mot en breton. Elle est l'une des élèves de la toute première école Diwan (bilingue breton-français) à ouvrir ses portes hors du pays Breizh. Et ce n'est pas un hasard si cet établissement s'est implanté à Paris, dans "la première ville bretonne au monde", sourit François Goulard, venu inaugurer l'école à titre privé, parce qu'il est lui-même breton. "Ici, nous sommes un peu chez-nous".

Nichée dans le quatorzième arrondissement, le fief bretonnant de la capitale, cette unique classe de maternelle fonctionne sur le modèle des 40 autres écoles Diwan : elle propose, à tous les enfants, en enseignement laïque et gratuit.

Etrangement, le projet de créer cette école a été initié par une… Québécoise, Claude Nadeau. Rien ne prédisposait cette musicienne à se lancer dans une telle aventure. "Quand je suis arrivée à Paris, j'ai poussé la porte d'une association bretonne. Je suis tombée dans la marmite de la musique celtique !"

Petit bout de femme pugnace et combative, elle décide de créer une école Diwan à Paris et remue ciel et terre pour trouver des financements en faisant appel à la générosité des Bretons mais aussi en démarchant des entreprises "mécènes".

"Quand on est soi-même une minorité, on est sensible aux autres et on a tendence à vouloir les défendre" , justifie-t-elle. A ce titre, Diwan "c'est tout sauf du communautarisme. C'est l'école de la diversité culturelle".

Charline, François, Thomas … les quinze bambins de Diwan ont presque tous en commun d'avoir au moins un parent breton. Mais "nous avons un couple franco-portuguais, un autre franco-britannique, et un autre franco-japonais", énumère Claude Nadeau. " Ce n'est pas ce que j'appelle du communautarisme !".

La maman de Chalrline approuve. Elle a inscrit ses deux filles à l'école Diwan. "Mon mari n'est pas breton, commence-t-elle. Notre principale motivation c'était le bilinguisme. C'est une richesse qui va être utile à nos filles plus tard car elles auront appris à voir le monde de deux façons différentes. Et cele a l'avantage d'être gratuit, ce qui n'est pas le cas des autres écoles bilingues. "En filigrane, la jeune maman évoque aussi le bonheur de son propre père, fier de voir ses deux petites-filles renouer avec sa langue maternelle. "Il sait que sa langue ne va pas mourir." Alors comme on dit en breton, "Distro-skol mat deoc'h" les enfants.

Clara Dufour

Dialogue avec un écolier Breizhad*

- Mat ar jeu, bugaligoù ?
- Comment allez-vous les enfants

- No 'zo vont da zeskiñ brezhoneg asambles
- Nous allons apprendre le breton ensemble

- Piv out-te ?
- Comment t'appelles-tu?

- Pe oad out ?
- Quel âge as-tu?

- Te zo bras
- Tu es grand

- Peseurt mod e oas ar vara ?
- Comment se sont passées tes vacances?

- Kont deom 'ta…
- Raconte-nous donc...

- Kenavo
- Salut / Aurevoir

- Ken arc'hoaz…
- A demain...

- Ar skol
- L'école

- Trugarez
- Merci!

* Breizhad = breton

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Le Journal télévisé sur TF1

- JT 13h
http://s.tf1.fr/manreo/video/news/lesjt/1478718/real_large/tf1_ie.htm

- JT 20h
http://videos.tf1.fr/video/archivesJT/0,,jt20d02092004-31924-721469-201-201-1--,00.html
(cliquer sur "rentrée scolaire : manque de postes pour les enseignants" - 2e reportage )

France 3 Ouest

- JT 19/20, le 3 septembre 2004 http://www.ouest.france3.fr/dossiers/4119230-fr.php

France Bleu Breizh Izel

Ouverture hier à Paris, à Montparnasse,de la première école Diwan située hors de Bretagne... Une quinzaine d'élèves suivront les activités de cette école maternelle à trois niveaux... Jean-Luc Bergot était présent hier lors de cette rentrée avec les petits futurs bretonnants parisiens...

Reportage en français - E brezhoneg (reportage à partir de 1min50)

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Le Télégramme, jeudi le 2 septembre 2004

Digoret e vez hiziv Skol Diwan Pariz. Ul labour evit ar yezh, pell eus ar vro.

7 rue du moulin vert. Treñ-buzhug « Alesia ». XIVvet arondisamant, unan eus karterioù ar Vretoned e Pariz. 16 bugel a vez degemeret du-hont. Skoliataet e vint e brezhoneg e « kêr vrasañ Breizh ». « Ur sapre skipailh a zo bet bodet. Tud barrek war bep tachenn a zo bet kavet : ar c'hemenn, ar paperachoù, tud gouest da lakaat ar savadurioù prop... ». Gerioù « flour » a vez gant Tangi Solliec. E gwirionez ez eus bet kavet tud gouest d'ober lobbying kreñv war bep tachenn, tud gouest da rastellat moneiz buan e-touez Bretoned Pariz, tud gouest da sevel ul lec'hienn internet da gas ar c'heloù, ober brud, ha sachañ evezh ar gazetennerien e Pariz koulz hag e Breizh. Daou vloavezh hepken a zo bet ezhomm da zigerin Skol Diwan Pariz. Kalz buanoc'h eo aet an traoù eget e Breizh.

Brezhoneg e Pariz : d'ober petra ?
Tangi solliec 'ni eo mestr-skol kentañ Diwan Pariz. Ur Breton yaouank aet kuit eus Boneur d'ober e studioù da Skol al Louvres, mar plij, skol Veur an arzoù kaer. « Bloaz 'zo e oan oc'h echuin gant ma studioù. Klevet am eus kaoz eus ar raktres. Lakaet am eus ma anv. Plijout a rae din kelenn en un doare ne oa ket ordinal, ha diskouez en ur mod nevez al labour bet graet gant Diwan ». Un den a benn. Gouzout a oar mat abalamour da betra en deus choazet ar vicher hag ar plas-se. Ha n'eo ket aet skuizh o klevout atav ar mêmes goulenn : deskin brezhoneg e Pariz, d'ober petra ? « N'eo ket ken drol-se. Cheñchet en deus ar bed abaoe 50 vloaz. An dud a zo boazet breman da chench plas buan a-walc'h. Ur yezh n'eo ket ken staget ouzh un takad bennak. Memestra eo gant an Armenianed. Digoret o deus e Pariz ur skol e armenianeg. Koulskoude n'eo ket ken kreñv al liammoù hag an darempredoù bemdeziek gant o bro. Ur yezh eo da gentañ an dud oc'h ober ganti, o kaozeal anezhi. Ur bern tud a cheñch bro hiziv, met ne chenchont ket yezh. Bretoned a zo bet atav o tont fonnus e Pariz. Klevet e oa brezhoneg gwechall tro-dro da vMontparnasse. Gwir eo ne vez ket mui klevet hiziv. Met hag eñ e vez klevet muioc'h e Roazhon pe Naoned ? ».

Diskouez d'an holl dud hentenn Diwan
Vat a ray marteze Skol Diwan Pariz da Vretoned Pariz. Vat a ray sur d'ar skolioù Diwan e Breizh. « E Pariz e vo diskouezet d'an holl dud petra eo hentenn Diwan. Torret e vo ar "fantasmoù" a vez klevet war Diwan. Un doare da ziskouez eo gouest ar Vretoned da vont war-raok ha ne chomont ket da lugudiñ e-tal an tan. Un doare eo da ziskouez ivez ez eo posubl krouiñ ha bevañ gant sevenadur Breizh er-maez eus ar vro. N'eo ket abalamour ma vez diskouezet ar banniel "gwenn ha du" d'an amezeien ez omp Bretoned, met abalamour ma vez implijet ganeomp pinvidigezhioù ar vro ».

Chañs vat dezho !

Lionel Buannic

E galleg, en français :
C'est tout un symbole : Diwan ouvre ses portes ce matin à Paris. 16 enfants sont inscrits et la mobilisation des Bretons de Paris a été sans précédent. Mais à quoi bon apprendre le breton à Paris ? Tangi Solliec, premier instituteur de cette école, ne manque pas d'arguments. Loin d'être un doux rêveur, il vit sa langue et sa culture bretonnes à la maniére du XXIe siècle.

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La Croix, lundi 30 août 2004

A Paris, la toute première école Diwan va ouvrir ses portes

Parmi les enfants qui, cette semaine, reprennent le chemin de l'école, quelques-uns franchiront le seuil de la première école bretonne de Paris.

Dans une pièce lumineuse, accessible par un escalier, les murs aux tons pastel sentent encore la peinture fraîche et le sol couleur sable vient à peine d'être posé. Des cartons de livres et de jeux attendent d'être déballés. Mais, ses responsables l'assurent, la toute première maternelle bretonne de Paris sera fin prête pour la rentrée. Cette salle de classe située dans une rue calme du quartier Montparnasse, fief des Bretons parisiens, doit ouvrir ses portes jeudi à 15 enfants, âgés de 2 à 6 ans. " C'est une école laïque, gratuite et ouverte à tous ", précise Claude Nadeau, présidente de l'association de soutien à l'école Diwan, en zigzaguant entre deux pots de peinture.

Si la première maternelle bretonne française fut implantée en Bretagne en 1977, le projet d'une école parisienne remonte à 2002. À l'occasion d'un colloque, Claude Nadeau décide de réagir : " Après les beaux discours, il fallait agir concrètement pour assurer la pérennité du breton, explique-t-elle. Il me paraissait important de transmettre cette langue à la nouvelle génération. " L'installation d'une école à Paris sonne alors comme une évidence. " Il était tout naturel de doter la ville de France qui concentre le plus de Bretons d'une école Diwan ! ", assure la jeune femme, qui chiffre la présence bretonne dans la capitale à un million de personnes. Propos d'une Bretonne bretonnante ? Même pas. Claude Nadeau s'exprime avec une pointe d'accent... québécois. Cette claveciniste de Montréal est en réalité tombée dans la marmite bretonne grâce à la musique celtique. " Au Québec, je défends la langue française, dit-elle. Mais la Bretagne m'a séduite pour un ensemble de valeurs, notamment l'ouverture aux autres. Vous savez, les Bretons sont allés sur toutes les mers... "

Particuliers et mécènes, dont plusieurs grandes entreprises bretonnes, ont délié leurs bourses pour financer l'école. Car la structure n'a reçu ni financement ni reconnaissance publique. Depuis 2002, une décision du Conseil d'État interdit l'intégration des écoles Diwan dans l'enseignement public.

" Cette école est un beau pari ", estime son directeur, Tanguy Solliec, Brestois de 24 ans. Après une année de formation et de stages à Quimper, au sein du réseau Diwan, il est désormais apte à éveiller les tout-petits en breton, par la méthode de l'immersion linguistique. " Le but n'est pas de parler coûte que coûte breton, relativise-t-il. C'est plus subtil. On les met dans le bain d'une manière réfléchie, par le jeu, les activités manuelles. Par exemple enfiler des perles bleues, rouges et jaunes sur un fil peut leur apprendre à nommer les couleurs en breton. " Dans les écoles Diwan, le français n'est utilisé qu'à partir de l'école élémentaire. " Mais si je dois communiquer vite et efficacement, je n'hésiterai pas à le faire ", prévient le professeur.

" Au-delà de la langue, les enfants prennent conscience de la fragilité de leur culture et acceptent mieux celle des autres, ajoute Claude Nadeau. On est dans l'ouverture, pas dans le repli sur soi. " Les responsables de l'école se défendent donc d'adopter une attitude communautariste. " L'assistante maternelle est d'origine algérienne et vient d'apprendre le breton, poursuit-elle. Et beaucoup de parents sont des couples mixtes : brito-japonais, espagnols, écossais. Nous aurons même une petite fille guatémaltèque dont la mère d'adoption est bretonne. "

Thomas, 2 ans et demi, entend déjà trois langues à la maison. Français, anglais et breton. " Sa maman est britannique et moi, je lui parle en breton de temps en temps, explique Albert Le Roux, le père du petit garçon. Moi qui suis né à côté de Brest et qui ai vécu mes vingt premières années en Bretagne, je regrette que mes parents ne m'aient jamais appris cette langue. Alors quand j'ai su qu'une école Diwan ouvrait à Paris, j'ai saisi l'opportunité pour mon fils. "

Parents et défenseurs du breton comptent sur l'ouverture d'une école élémentaire l'an prochain dans la capitale. D'ici là, les tout-petits se familiariseront en douceur avec la langue. " Dès les premières semaines, prévoit Tanguy Solliec, les enfants devraient maîtriser certaines expressions de la vie courante comme "demat" (bonjour), "merenn-vihan" (pause de 10 heures) et "kenavo" (au revoir). "

FLORENCE PAGNEUX

Le réseau Diwan

Imaginées par des parents désireux de transmettre la culture bretonne, les écoles Diwan ont vingt-sept ans d'existence. Le réseau, qui scolarise près de 3 000 élèves en Bretagne, regroupe 32 écoles maternelles et élémentaires, trois collèges, un collège annexe et un lycée. La maternelle Diwan de Paris est la première école située en dehors du territoire breton.

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Armor Magazine, septembre 2004

Diwan défie Paris

La première école Diwan parisienne ouvre ses portes dès la rentrée dans le 14e arrondissement, tout un symbole. Grâce au soutien de personnalités des milieux artistiques et politiques ainsi qu'à la ténacité des Bretons de Paris, ce sont 15 enfants qui franchiront le seuil de cette classe de maternelle.

L’effet Diwan Paris

C’est bouclé ! Ur skol Diwan e Paris. Paris va avoir son école maternelle Diwan dès cette rentrée. Elle accueillera une quinzaine d’enfants dans une salle de classe nichée dans le 14ème arrondissement, fief historique des Bretons de Paris.

Cette implantation donne un nouveau souffle au réseau Diwan dont la dernière ouverture d’établissement remonte à 2001. Une cure de jouvence aussi à la langue bretonne 27 ans après le début de l’aventure du réseau bilingue à Lampaul Ploudalmézeau. Parions qu’il se trouvera quelques détracteurs ; laissons les pleurnicher et ne boudons pas notre plaisir à voir « La meilleure école de Bretagne bientôt à Paris ». Diwan ne flirte t’il pas chaque année avec les 100% de réussite au baccalauréat ? Le réseau Diwan s’enrichit donc d’une nouvelle école, la 39ème, mais la première hors de Bretagne. Tout un symbole. Quoi de plus logique avec 1 à 1,5 millions de Bretons vivant en Ile-de-France ?

« Cette école ne coûtera rien à Diwan, puisque les fonds récoltés par le comité de soutien de la future école permettront d’équilibrer le budget », indiquait le conseil d’administration de Diwan Breizh le 17 juillet dernier. Skoazell Diwan Paris se réjouit d’avoir convaincu cinq entreprises – parmi lesquelles Coopagri Bretagne, un cabinet d’avocats ou la crêperie Ti Jos - pour participer au financement sur cinq ans du projet à hauteur de 5 000 euros. L’association peut se targuer d’avoir recueilli le soutien d’une belle brochette de personnalités connues : Denez Prigent, Dan ar Bras, Tri Yann, Carlos Nuñez, Michel-Edouard Leclerc, Patrick Le Lay, Denis Seznec, Jean-Pierre Pichard, Patrick Malrieu, Léna Louarn ou Rozenn Milin. Même si la Mairie de Paris reste pour l’instant sourde aux demandes de rendez-vous, l’intense lobbying mené auprès des élus de tous horizons a permis de rencontrer plusieurs anciens ministres, dont Jack Lang, Marylise Lebranchu ou Yves Cochet, des maires d’arrondissement et des conseillers de Paris comme Claude Goasguen ou René Le Goff. Des contacts utiles pour l’avenir.

Claude Nadeau, Didier Berhault, Jean-Yves et Thérèse Le Bras, Ronan Le Flécher et Bernez Audic n’ont pas ménagé leurs efforts pour porter Diwan Paris sur les fonts baptismaux. La présence de Diwan Paris ne s’est jamais démentie deux ans durant à la Mission Bretonne, au Club de Bretagne, à l’ACB, à la Fest’Yves ou aux festoù noz de la région parisienne. Badge Diwan Paris à leur boutonnière, les membres de cette équipe soudée ont su imposer leur style et leur fraîcheur bien au-delà des milieux bretons d’Ile-de-France. En Bretagne bien sûr - pour le printemps de la langue bretonne à Rennes l’an dernier ou le rassemblement pour l’unité de la Bretagne à Nantes en juin 2003 - mais encore sur Internet et dans les médias. Coup de projecteur sur Diwan et sur la Bretagne à Paris : avec ce projet, la diaspora frappe un grand coup et démontre qu’il faudra désormais compter avec elle.

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Horizons bretons, septembre 2004

Claude Nadeau : Diwan Paris, une affaire de coeur

Le 2 septembre 2004 est un jour à marquer d'une pierre blanche pour Claude Nadeau. Non contente de fêters on anniversaire, la plus bretonne des Québécoises assistera à la première rentrée des classes de l'école Diwan de Paris. La Présidente du comité de soutien à Diwan Paris a su entraîner une équipe motivée et réunir les conditions pour faire éclore ce projet emblématique. Mais qui est cette jeune femme dotée d'un tempérament de feu ? Renconte avec la figure de proue de Skoazell Diwan Paris.

Claude Nadeau Horizons Bretons (HB) : Une école Diwan à Paris, c’est une drôle d’idée, non ?
Claude Nadeau (CN) : On dit souvent en souriant que Paris est la « première ville de Bretagne » : les estimations varient de 500 000 à plus d’un million de Bretons en région parisienne. Il faut parfois sortir de chez-soi pour prendre conscience de ses racines. Ainsi, Paris est un foyer extrêmement vivace de culture bretonne. Les Bretons de Paris, pas moins Bretons que les Bretons de Bretagne, ont eux aussi le droit d’avoir leur école Diwan.

HB : Les enfants inscrits à la maternelle Diwan répondent-ils à un profil type ?
CN : Curieusement, presque un enfant sur deux est issu d’une famille où l’on parle déjà deux langues à la maison : nous avons des couples de parents britto-portuguais, britto-écossais, britto-catalan, britto-hongrois. La plupart des familles ne sont pas bretonnantes, mais tous les parents ont en commun de vouloir donner à leur enfant la chance qu’eux-mêmes n’ont pas eue.

HB : Vous avez frappé à la porte de nombreux élus. Un mot sur l’accueil qu’ils vous ont réservé ?
CN : Les élus qui ont bien voulu nous recevoir se déclarent globalement très favorables à Diwan Paris et aux valeurs que nous voulons véhiculer. Pour le moment, nous n’avons pu approcher favorablement Bertrand Delanoë. Nous espérons qu’une fois le projet sur les rails, la Mairie de Paris saisira cette opportunité d’affirmer l’enracinement des Bretons dans la capitale et reconnaître leur apport dans la diversité culturelle qui fait la richesse de Paris.

HB : Les Bretons d’Ile-de-France se sentent-ils concernés par ce projet ?
CN : C’est peut-être un des rares projets à faire l’unanimité chez les Bretons d’Ile-de-France, au-delà de tous les clivages militants. Tant de potentiel est réuni à Paris avec toutes les associations bretonnes, avec tous les Bretons qui y vivent et y travaillent. Imaginons que nous puissions mettre toutes ces forces en synergie : quel extraordinaire et puissant réseau pour la Bretagne !

HB : Diwan Paris a-t’il un rôle particulier à jouer au sein du réseau des écoles Diwan ?
CN : Il est primordial. C’est une vitrine pour Diwan, une tête de pont qui facilitera les contacts avec les politiques et les organisations centralisées dans la capitale. Plus proche de certains décideurs économiques, cet exemple vivant d’un savoir-faire « made in Breizh » séduira peut-être des donateurs. Nous espérons faire remonter rapidement vers Diwan Breizh des fonds qui profiteront à tout le réseau.

HB : Pourquoi vous êtes-vous engagée pour Diwan ?
CN : On n’a pas le droit de laisser mourir la langue bretonne. Vous détenez un trésor, vous êtes porteurs d’une langue, d’une littérature, d’une façon de vous exprimer, d’une esthétique, d’une musique des mots, que vous avez le devoir de perpétuer et de faire vivre au quotidien. Le breton n’appartient pas à la Bretagne : il transcende ses frontières et fait partie, comme toutes les langues, du patrimoine de l’humanité – l’UNESCO l’a reconnu comme tel. Mais si nous ne faisons rien pour assurer son avenir, qui le fera à notre place ? La Bretagne dispose de tant d’atouts et de forces vives : elle a tout pour assurer elle-même son avenir et l’avenir de sa culture. Il ne suffit pas de se déclarer favorable à 92% à la survie du breton : il faut agir. Tout de suite !

HB : Vous êtes née au Québec …
CN : … où la défense d’une langue et d’une culture distincte sont des objectifs de société. Installée en France depuis 1998, comment ne pas m’engager dans la défense des exceptions culturelles qui font la richesse de notre patrimoine ? Je défends la langue bretonne avec exactement les mêmes arguments qui me poussent à défendre le français au Québec, et qui nous serviront peut-être aussi, dans un avenir pas si éloigné, à défendre le français en France… Mais la défense de la langue française perd toute crédibilité si elle n’est pas assortie de la défense des autres langues encore plus fragiles.

HB : Vous êtes musicienne aussi …
CN : Oui, claveciniste, organiste et chef d’orchestre spécialisée en musique baroque, renaissance et médiévale. C’est d’ailleurs la musique ancienne qui m’a conduite à la musique bretonne. Je chante et je sonne la bombarde en couple avec An Dud Nevez. Je m’intéresse également beaucoup aux aspects historiques de la musique bretonne, aux instruments anciens et aux compositeurs classiques en Bretagne, trop peu connus.

HB : Où puisez-vous votre énergie ?
CN : Je suis une grande amoureuse. Dans toute ma musique, dans toutes mes actions, l’amour occupe la première place. Ce qui m’habite, c’est cet amour qui découle de l’Invisible et de l’Indiscible. Je suis amoureuse de cette langue qui n’en finit pas de me dévoiler ses trésors. Tout cela est peut-être un peu mystique… mais rien n’est plus redoutable qu’une femme amoureuse !

HB : Comment continuer à soutenir Diwan Paris après sa création ?
CN : L’ouverture de Diwan Paris est certes une grande victoire pour tous les Bretons. En réalité, c’est maintenant que le travail commence : il est important que tous les Bretons de la diaspora soutiennent cette école, qui comme toutes les écoles Diwan a besoin d’appuis financiers (virements mensuels, dons), comme logistiques et politiques. En s’inscrivant à la liste de diffusion sur notre site "http://diwanparis.free.fr" , on peut être tenu informé de l’actualité de Diwan Paris, et des moyens concrets d’assurer la pérennité de cette école. A nous de jouer pour assurer son développement, et avec lui le rayonnement de la culture bretonne !

Propos recueillis par
RONAN LE FLECHER

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Bremañ, miz Gwengolo 2004

Digor skol Diwan Pariz

Sed aze, graet eo. Ur skol-vamm eus ar rouedad skolioù brezhoneg dre soubidigezh a vo staliet e Pariz. Kêr-benn Frañs ha "brasañ kêr Breizh" evel ma 'vez klevet alies. 15 bugelig zo bet degemeret d'an 2 a viz Gwengolo en ur skol divoutin, a vago kendivizoù liesseurt e-pad ur pennad amzer sur a-walc'h. E penn ar raktres, ur Gebegadez sot gant sonerezh Breizh ha desket brezhoneg ganti, Claude Nadeau.

Penaos eo ganet ar raktres digeriñ ur skol Diwan e Pariz ?
Ar mennozh zo deuet d'ar 17 a viz Du 2002, goude ur pred a oa bet aozet gant Kevredigezh ar sternerien vreton1. Un tabut a oa savet goude komzoù jakobin-kenañ unan eus ar gouvidi. Evit respont dezhañ, lod o deus embannet e oa "ret ober un dra bennak !" evit Breizh hag ar yezh. Ha perak ket ur skol Diwan e Pariz ? E-touez ar re prest da gemer perzh e oa Jean-Yves ar Bras, unan eus saverien skol Diwan Gwengamp. Daou viz war-lerc'h e oa disklêriet ar statudoù.

Penaos eo tremenet an darempredoù kentañ gant Diwan Breizh ?
Mat ! D'am soñj e oa kalz a dud o huñvreal en ur skol vrezhoneg e Pariz. Pa 'z omp bet e darempred gant tud Diwan Breizh, ar re-se o deus gwelet pegen bras e oa hor youl hag hor startijenn. Ha labouret start hon eus graet e-pad daou vloavezh, me lâr deoc'h, evit kavout arc'hant, tud prest da lakaat o bugale er skol hag al lec'h. Ur wezh prest pep tra hon eus bet diouzhtu asant prezidant Diwan, Patrig Herve.

Peseurt tud o deus sikouret ac'hanoc'h evit kas ar raktres war-raok ?
Stourmerien Pariz evel-just, a ra kalz evit Diwan c'hoazh, reiñ a reont arc'hant bep miz. Met ret e oa tizhout tud ouzhpenn. Dedennus e oa lakaat izili eus Kevredigezh ar sternerien breton er jeu. N'int ket emsaverien, komzoù parizian a vez ganto... A orin eus Amerika an Norzh on, dedennus e kavan liammañ an obererien armerzhel gant ar stourm evit ar yezh2. Met ar pep plijusañ eo gwelet tud n'int morse bet e bedig-bed breizhek Pariz. Seblantout a reont dont eus neblec'h, a greiz-holl : Bretoned int, met n'o deus morse graet netra evit kadarnaat o breizhelezh. Un doare coming out eo evito ! Holl Bretoned Pariz a zo a-du evit ar raktres-se, ar pezh zo ral-tre. Strollet eo bet an diaspora en-dro d'ar raktres-se.

Diaes eo bet an daou vloaz labour ?
Kavout al lec'h zo bet diaes-tre ! Fiñval zo diaes-kenañ e Pariz : ne oa ket tu d'an holl o doa c'hoant da enskrivañ o bugale en ober, peogwir n'o doa diskoulm ebet evit kas ar vugale betek ar skol, siwazh. Kavet hon eus ar savadur e penn-kentañ miz Gouere, daou devezh a-raok ne vefe ket asantet ken an teuliadoù evit digoriñ skolioù. Feurmiñ a reomp al lec'h, d'ur gevredigezh, un emglev evit ur bloavezh zo. Met ne oa ket ul lec'h graet evit bezañ ur skol, ret eo bet deomp kregiñ gant al labourioù. Paeet int gant tud Skoazell Diwan Pariz, ha bep dibenn-sizhun e teu tud an danvez skolidi da vitellat... Bevañ a reomp ar pezh zo bet graet gant saverien skolioù kentañ Diwan. Hag e Pariz ne wel ket alies ar vugale o zud o livañ mogerioù o skol... Un dra divoutin e chomo ganedigezh ar skol, evit an dud hag o bugale. Klask an arc'hant zo bet diaes a-walc'h ivez, n'omp ket sikouret gant Ti-kêr Pariz. Ur mekanik melestradurel divent eo, met an dud hon eus gwelet n'int ket a-enep. N'int ket a-du kennebeut, met direbech int bet en hor c'heñver.

Un arouez ispisial eo evidoc'h e vefe eus skol Diwan Pariz ?
Ul lec'h strategel-kenañ eo, evit diskouez petra eo rouedad Diwan. Ur skouer wirion eus ar pezh eo ar skolioù dre soubidigezh, e kreiz Pariz, lec'h ma vez divizet pep tra ! Gellout a raio tud ar Stad tremen du-se evit gwelet e oar bugale Diwan komz galleg, evel ar re all. Ar wezh kentañ e Frañs eo e vefe staliet ur skol en ur yezh minorelaet, e diavaez he bro orin. Tud skolioù dre soubidigezh en okitaneg o deus roet kalon deomp, plijus eo. C'hwi 'oar, Breizh a seblant pell-tre da dud Pariz. Diwan a seblant pelloc'h c'hoazh. Pa veze komzet diwar-benn ar skol da Barizianed zo, e tispakent raktal : "Hopala ! Petra eo se ?" Raksoñjoù kozh eus 20 vloaz a vez en o speredoù. Goude displegañ dezho petra eo e gwirionez, e verzont pegen dedennus eo. Ur skol Diwan e Pariz zo un doare da lakaat da cheñch emzalc'h an dud e-keñver ar skolioù-se, hag e-keñver ar yezh. Da skouer, pa oamp bet o welet an den e-karg eus ar yezhoù rannvro e Ministrerezh an Deskadurezh, e oa sabatuet ar paotr. Daou alvokad hag ur vlenierez-laz-seniñ a oa dirazañ, gwisket cheuc'h evit an emgav. N'ouzon ket peseurt doare tud e soñje dezhañ gwelet, tud gant botoù-koad marteze ?

Hag emzalc'h ar mediaoù ?
Souezhet brav omp bet gant o doare da zegemer an afer-se ! Gwelet hon eus ne oa ken an holl dud a-enep d'ar raktres. War pajenn 3 Les Échos ez eus bet ur pennad zoken. Klasket hon eus embann komzoù evit mont a-enep d'ar raksoñjoù a vez gant an dud dre vras. Un arguzenn efedus eo e vefe kebegadez prezidantez Skoazell Diwan Pariz, war a seblant. N'eus nemet ar Parti Radical de Gauche hag en deus disklêriet bezañ a-enep krenn.

Komzoù dastumet gant M.L.

1. Kevredigezh ar sternerien vreton : Association des cadres bretons (ur 700 ezel bennak).

2. Skoazellet e vo skol Diwan Pariz gant embregerezhioù zo. 20 000 euro e kousto feurm al lec'h ha war-dro 65 000 euro ar post skolaer. Skoazell Diwan Pariz a glask kavout 20 embregerezh a skoazellfe ar skol en ur reiñ 1 000 euro bep bloaz e-pad 5 bloaz.

3. Un nebeud pennadoù zo war lec'hienn internet Skoazell Diwan Pariz.

Un digoradur ofisiel a vo aozet e-kerzh miz Here.

Kement ha gouzout hiroc'h : pgz, 01 40 19 92 51. Postel : diwanparis@free.fr. Lec'hienn : http://diwanparis.free.fr/.

Alc'houez ar skeuden :
Dor skol Diwan Pariz, 7 straed Moulin Vert, 75014 Pariz. Du-se e vez degemeret ar vugale gant Tangi Solieg, skolaer nevez-stummet e kreizenn Kelenn.

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Univers Celtes, septembre 2004

Diwan prend pied à Paris

Ils se prénomment Gwenaëlle, Méwen ou Maël et font partie de la quinzaine d’enfants à rentrer début septembre en maternelle à Diwan Paris. Dans le 14ème arrondissement, en plein cœur du fief breton de la capitale française. Si d’aucuns qualifient Paris de première ville bretonne - avec plus d’un million de Bretons - la symbolique reste forte. Ici même, il y a deux ans, le Conseil d’Etat refusait l’intégration des écoles Diwan au sein de l’Education nationale.

La première ouverture d’une école bilingue breton-français depuis 2001 donne un nouveau souffle au réseau Diwan et à la réappropriation de la langue bretonne. Lancé crânement début 2003 par une poignée d’irréductibles menés par Claude Nadeau, ce projet a été soutenu par des personnalités de tous horizons, parmi lesquels Tri Yann, Dan ar Braz, Denez Prigent, Michel-Edouard Leclerc, Patrick Le Lay, René Le Goff ou Denis Seznec. La diaspora démontre ainsi qu’elle entend jouer pleinement son rôle au service de la Bretagne.

Ronan Le Flécher

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Reportage de l'Agence France Presse (AFP)

Naissance à Paris d'une maternelle, "vitrine" des écoles bretonnes Diwan

27/08 13:51 La première maternelle en langue bretonne, "vitrine" des écoles Diwan à Paris, accueillera quinze élèves à la rentrée dans des locaux situés dans le XIVe arrondissement, aménagés in extremis par une poignée de bénévoles.

Fils d'un couple franco-britannique, Thomas, deux ans et demi, fait partie des quinze élus de l'unique classe de maternelle, située 7 rue du Moulin vert. Son père, Albert le Roux, qui a quitté Plouvien, près de Brest (Finistère), il y a une vingtaine d'années pour Londres, puis Paris, a sauté sur l'occasion dès qu'il a pris connaissance du projet.

"J'ai 42 ans et j'appartiens à une génération à laquelle on n'a pas transmis la langue, souligne-t-il. Alors, je veux que Thomas, premier pré-inscrit à cette école où il ne pourra malheureusement se rendre chaque jour, en raison de l'éloignement de notre domicile à Levallois (Hauts-de-Seine), apprenne la langue bretonne".

Thomas suivra un enseignement par immersion, la langue bretonne étant la seule utilisée jusqu'en CE1.

Curieusement, c'est une musicienne québécoise, désormais présidente de Skoazell Paris (comité de soutien Diwan), qui a été à l'origine de la naissance de "la vitrine" des écoles bretonnes dans la capitale.

Ardente défenseur des langues minoritaires, en premier lieu du français... au Canada, Claude Nadeau, 28 ans, désormais aussi à l'aise à la bombarde ou au biniou que devant un clavecin ou à la tête des choeurs de Radio-France 0utre-mer, a d'abord été "touchée par la musique celtique, qui (l)'a amenée à la culture et à la langue".

Mécénat A la Mission bretonne, près de Montparnasse, elle a appris la langue et les danses. Convaincue des "effets bénéfiques du bilinguisme précoce", de la volonté de 92% des Bretons de conserver leur langue et constatant la présence d'un million d'entre eux dans l'agglomération parisienne, Claude Nadeau se réjouit d'avoir "suscité l'étincelle, l'électrochoc" en menant à bien la première étape de son projet.

La seconde, dès la rentrée 2005, consistera à ouvrir une école primaire.

Jusqu'alors, elle a déjà surmonté les obstacles. Certains l'ont accusée de "bosser chez les terroristes". Au Parti radical de gauche (PRG), qui entrevoit dans la création d'une école Diwan à Paris "un nouvel avatar d'une poussée du particularisme régionaliste et d'une dérive communautariste", elle rétorque: "Il faut sans cesse casser tous ces préjugés. L'école est gratuite, laïque et ouverte à tous. L'assistante maternelle, qui parle breton, est d'origine algérienne. Nous accueillons notamment une petite guatémaltèque et l'enfant d'un couple brito-japonais".

Comme toutes les écoles Diwan, dont le réseau fédère 37 écoles bretonnantes, dont un lycée et accueille quelque 2.700 élèves, l'établissement parisien va se trouver confronté à des difficultés budgétaires, en raison du refus du Conseil d'Etat d'intégrer le réseau dans l'enseignement public.

Le budget annuel, incluant les travaux, les salaires de l'instituteur et de l'assistante maternelle, avoisine 100.000 euros. "Sur le plan financier, c'est pas gagné", concède Claude Nadeau qui veut "mobiliser les décideurs" et mise donc avant tout sur le mécénat.

Elle souhaite également que la Mairie de Paris se souvienne que "les Bretons, comme les Auvergnats et d'autres encore, ont construit la capitale", en déplorant que "la France soit plus fière de ses fromages que de ses langues".

AFP (Jean-François Buglet)

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Les Echos n° 19210 du 29 juillet 2004 • page 3
> France
>> Éducation

Les écoles Diwan cherchent des relais auprès des entreprises bretonnes

Alors que les craintes de « marchandisation » restent fortes dans l'éducation, la première école de langue bretonne s'implante à Paris avec le soutien des entreprises.

Les écoles bretonnes Diwan multiplient les initiatives pour tenter de se faire une place au soleil. Ces 38 établissements d'enseignement en langue bretonne scolarisent près de 3.000 élèves de la maternelle au lycée. Mais leur avenir est encore incertain : depuis le refus du Conseil d'Etat en 2002 de les intégrer dans l'Education nationale, elles sont dans une situation financière délicate. L'an passé, elles avaient enregistré un déficit de 250.000 euros sur un budget de 2,7 millions d'euros. Cette rentrée, « nous sommes revenus à l'équilibre, mais notre situation demeure précaire : nous perdons 4 postes d'enseignants et des emplois aidés », explique Patrick Hervé, coprésident de l'association.

Pour s'exporter à Paris, dès cette rentrée, l'association a donc dû s'appuyer sur un réseau inédit, et pour le moins surprenant pour des acteurs de l'éducation... celui des entreprises bretonnes. Pour l'heure, ses ambitions sont modestes : elle a déjà trouvé 5 mécènes, qui lui permettront d'ouvrir une classe de maternelle à la rentrée - près de Montparnasse -, et espère au total le soutien de 20 entreprises, capables de débourser 1.000 euros par an pendant cinq ans.

Craintes de marchandisation
« Puisque les entreprises se servent de l'image positive de la Bretagne pour vendre leurs produits, nous leurs demandons de nous aider à préserver la culture bretonne », argumente Claude Nadeau, présidente de l'association parisienne. Pour déminer les craintes de marchandisation, très fortes à l'Education nationale, elle martèle cependant qu'« il n'y aura pas de pression sur le contenu des enseignements », qui seront eux aussi, entièrement assurés en breton.

Les entreprises mécènes y ont, elles, un autre intérêt. « Notre objectif n'est pas d'influer sur les cours, mais de conforter notre notoriété auprès de la diaspora bretonne, très forte à Paris, et d'inciter les gens à consommer nos produits de retour en Bretagne », explique Jean-Bernard Solliec, directeur général de la coopérative agricole Coopagri. Reste à savoir si cet arrangement satisfera les parents d'élèves.

Les écoles Diwan en chiffres

Effectifs. Créées depuis 1977, les 38 écoles Diwan (dont 34 écoles primaires, 3 collèges, et 1 lycée) implantées en Bretagne ont scolarisé l'an passé 2.760 élèves.
Pédagogie. Ces établissements gratuits et laïques enseignent « par immersion » : seul le breton est enseigné en maternelle, avant introduction du français en primaire. Arguant que la langue d'enseignement est le français, le Conseil d'Etat, saisi par des syndicats d'enseignants, a refusé en décembre 2002, leur intégration dans l'Education nationale.

L. A.

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La première école bretonne de Paris
[Air du temps]

Arrondissement : 14

Paris 14e Les coordonnées :

7, rue du Moulin-Vert, 75014 PARIS

Le projet de la toute première école intégralement en langue régionale prend forme et les travaux de l'école en breton, dans le quartier Montparnasse, prend forme.

Un projet qui s'appuie sur le soutien de la communauté bretonne de Paris. Une citybalade pour visiter les lieux en tout premier, en compagnie de Claude Nadeau, l'instigatrice du projet.

France Bleu Paris - City Radio, le 27 juillet 2004

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Education

La première école bretonne de Paris ouvrira à la rentrée

PARCE QU'ILS considèrent la capitale comme " la plus grande ville bretonne ", les Bretons de Paris (ils seraient 1,5 million en Ile-de-France) se sont mobilisés pour y ouvrir une école Diwan. Dès la rentrée, une classe maternelle d'une quinzaine d'élèves fonctionnera sur le modèle des 32 écoles Diwan gérées par des associations de parents, fondées en Bretagne depuis 1977 : un enseignement laïque et gratuit en breton pour tous les enfants, de toutes les origines. A Paris, le projet a été initié non par une Bretonne mais par une Québécoise, Claude Nadeau, musicienne (claveciniste) qui est " tombée en amour " de la culture bretonne en découvrant la musique celtique : " Quand je suis arrivée en France en 1998, je suis tombée dans la marmite ", raconte-t-elle avec humour.

Convaincue de l'efficacité des écoles bilingues dites " d'immersion " dans lesquelles l'enfant est " plongé " dans le bain de la langue du matin au soir, cette Bretonne d'adoption s'est lancée dans l'aventure.

Solidarité pour le financement " Nous avons demandé à la mairie de Paris de nous aider mais elle nous a fait une réponse très administrative, la Ville n'étant pas tenue de soutenir les écoles privées... ", ajoute Claude Nadeau. Cette école ne sera pas reconnue par l'Education nationale. " La loi Debré sur le conventionnement suppose que les écoles respectent les programmes nationaux ", rappelle Edouard Rosselet, inspecteur d'Académie du premier degré. " Et en France, on dispense les enseignements en français. Mais la liberté de l'enseignement existe en France et je n'ai rien contre les écoles Diwan. " Claude Nadeau s'est donc appuyée sur la solidarité des Bretons parisiens. Avec son Comité de soutien Diwan Paris, elle est partie à la pêche aux investisseurs, demandant à chacun de piocher dans son carnet d'adresses. Il fallait trouver 20 entreprises s'engageant à donner 1000 € par an sur cinq ans, pour boucler le montage financier : les salaires de l'instituteur et de l'assistante maternelle ; les frais de fonctionnement de l'école (environ 65 000 €) ; le loyer du local (environ 20 000 € par an)... Grâce au solide réseau des décideurs économiques bretons, plusieurs mécènes ont accepté de mettre des fonds dans l'opération. La classe sera installée près de Montparnasse, le quartier breton de Paris, au 7, rue du Moulin-Vert (XIV e ). Elle accueillera une quinzaine d'enfants entre 2 ans et demi et 6 ans, auxquels l'instituteur et l'assistante maternelle ne parleront que le breton. Ce sera une première en France : l'unique établissement dans une langue régionale hors de son territoire d'origine.

( Encadré )

Un réseau festif et économique

Les premiers Bretons qui ont débarqué dans la capitale pour construire le métro sont arrivés par la gare Montparnasse. D'où l'ouverture des crêperies dans le quartier. Mais ils n'en sont pas restés là... Ils ont conquis en un siècle les milieux économiques: Patrick Le Lay (TF1), Patrick Poivre d'Arvor, Michel-Edouard Leclerc, Jean-Pierre Guillaume (Intermarché), Jean-Claude Trichet (président de la Banque centrale européenne), Yves-Thibault de Silguy (directeur général de Suez), de grands cabinets d'avocats parisiens...

Tous se retrouvent à l'Association des Cadres Bretons (700 membres), un réseau relationnel qui permet notamment de participer au développement économique de la Bretagne... ou de faire avancer sa carrière professionnelle.

La volonté de réussir ne leur a pas fait oublier le goût des bonnes choses et de la fête. Ils étaient 4000 Bretons de Paris, Clamart et de toute l'Ile-de-France, le dimanche 16 mai, au pied de la tour Montparnasse: musique, gastronomie bretonne, stands d'associations culturelles, toute le quartier était à l'heure bretonne. Les danses bretonnes font de plus en plus d'adeptes: tous les jeudis soirs, les danseurs investissent les quais de Seine, square Tino Rossi (Ve).

Florence Hubin
Le Parisien , lundi 26 juillet 2004

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Education. Paris aura son école Diwan

Début septembre, ils seront une quinzaine de bambins à prendre le chemin de l'école Diwan Paris, près de Montparnasse... C'est la première école bilingue breton-français à ouvrir ses portes hors des terres historiques de Bretagne. Vendredi dernier, l'association Diwan, - qui scolarise aujourd'hui près de 3.000 élèves dans la région -, a donné son feu vert à l'ouverture d'une nouvelle école capitale. Après tout, n'est-ce pas logique puisque Paris est, dit-on, la première ville bretonne au monde ?

Mission accomplie pour Claude Nadeau : Paris aura son école Diwan. Dès septembre, ils seront une quinzaine de bambins à en prendre le chemin, près de Montparnasse.
(cliquez sur la photo pour agrandir)

Mission accomplie pour Claude Nadeau, " prezidantez " de l'association de soutien à Diwan Paris. Ce bout de femme a remué ciel et terre pour faire aboutir le projet. Ce doit être une militante bretonne, pure et dure, pensez-vous ? Alors là, vous n'y êtes pas du tout ! Claude est Québécoise, musicienne et plus précisément claveciniste. Quand elle a débarqué à Paris, elle est, dit-elle, " tombée dans la marmite " : elle a appris le breton, qu'elle maîtrise d'ailleurs magnifiquement, pour le plaisir, et a fait de la défense de la langue un combat.

Claude Nadeau respire, son école verra le jour. Elle n'aura sans doute pas beaucoup de temps pour se poser cet été à "Paris-Plage". Au boulot ! En ce moment, au 7, rue du Moulin-Vert, ça peint, ça bricole. Parents et bénévoles se retroussent les manches afin que tout soit prêt pour cette première rentrée. Une classe de maternelle, qui comptera trois sections, accueillera une quinzaine d'enfants. Comme toutes les écoles Diwan, celle de Paris sera " laïque, gratuite et ouverte à tous ".

Diversité culturelle

Qui seront ces nouveaux élèves ? Leurs parents sont souvent d'origine bretonne. Encore du communautarisme, allez-vous dire ? Claude éclate de rire. Un couple franco-portugais, un autre franco-britannique, ont inscrit leurs petits, explique-t-elle. Et l'assistante maternelle - qui parle très bien le breton - est d'origine algérienne... " Diwan, c'est tout sauf le communautarisme. C'est au contraire l'école de la diversité culturelle ! ", s'enflamme Claude Nadeau.

Recherche mécènes

Il faut bien parler d'argent. L'école fonctionnera avec les dons des particuliers, de ceux qui s'intéressent à la culture bretonne.

Mais Diwan Paris s'est lancée dans un autre pari : la recherche des mécènes. " Diwan demande aux entreprises de s'engager en donnant 1.000 € par an, sur une durée de cinq ans (avec déductions fiscales à la clef). Bien évidemment, ces décideurs économiques qui diront " oui " n'auront aucun droit de regard sur la pédagogie ".

Pour l'heure, Coopagri Bretagne, un cabinet d'avocats parisiens, et " Ty Jos ", célèbre crêperie de Montparnasse, ont décidé de s'impliquer pour que vive Diwan et assurer, à leur façon, l'avenir du breton.

Renseignements et contacts : diwanparis@free.fr

Catherine Magueur

Le Télégramme 23/07/2004

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ÉDUCATION
La première école bretonne à Paris

A la rentrée 2004, une classe de maternelle, où l'enseignement sera réalisé en breton et en français, ouvrira ses portes à Paris. Elle accueillera une quinzaine d'enfants au 7, rue de Moulin-Vert (14e).

Rens. 01 40 19 92 51 ou diwanparis.free.fr

20 minutes, 22 juillet 2004
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BBC News, Pays de Galles

Diweddarwyd : Dydd Sadwrn, 17 Gorffennaf, 2004, 13:22 GMT 14:22 UK

Dysgu Llydaweg ym Mharis

Mi fydd yr ysgol yn ardal Lydewig Paris

Mae mudiad ysgolion meithrin Llydaweg yn agor ysgol ym Mharis.

A hynny er prinder staff, arian a diffyg cefnogaeth o du llywodraeth Ffrainc, yn ôl y mudiad.

Mae yna alw cynyddol am addysg Llydaweg ond ychydig o arian mae llywodraeth Ffrainc yn ei roi i fudiad Diwan sy'n cynnal yr ysgolion.

Codi'r arian gan gefnogwyr maen nhw.

Yn 2003 roedd gan y mudiad ddyled o 250,000 ewro.

Mae undebau athrawon yn erbyn dysgu'r Llydaweg gan fynnu mai Ffrangeg yw'r unig iaith y dylid ei dysgu.

Er hynny dywedodd Anna Vari Chapalain o Diwan wrth yr asiantaeth newyddion Eurolang fod yr "amgylchiadau'n dda" ym Mharis.

"Rydyn ni wedi cael hyd i adeilad ger Montparnasse [ardal Lydewig Paris] ac mae ganddon ni 15 o ddisgyblion ac un athro.

"Sefydlwyd yr ysgol oherwydd y gwaith caled a'r ymgyrchu wnaed gan grwp o rieni.

"Er mwyn y Llydaweg mae'n angenrheidiol ein bod yn parhau â'r gwaith ac yn gweithredu ein polisi o agor ysgolion newydd."

Sefydlwyd Diwan 20 mlynedd yn ôl ac erbyn hyn mae ganddi 27 ysgol yn dysgu tua 2,800 o blant.

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La capitale aura son école bretonne

Antoine Debièvre

DEZ MAT! (bonjour)! La première école Diwan ("le germe", en breton) ouvrira à la rentrée à Paris, dans le 14e arrondissement, non loin de la gare Montparnasse, point d'ancrage historique de la communauté bretonne de la capitale. Une quinzaine d'enfants seront accueillis dans une jolie salle de classe donnant sur un jardin. Les premières années, les enfants suivront les cours de maternelle, avec un instituteur qui leur parlera surtout en breton. Puis les classes de primaire et de secondaire seront constituées au fur et à mesure qu'ils grandiront.

L'annonce, faite vendredi par l'association Diwan, qui scolarise aujourd'hui près de 3.000 enfants en Bretagne dans une quarantaine d'écoles, deux collèges et un lycée, est une bonne nouvelle pour les "Bretons bretonnants" qui entendent sauvegarder leur culture. Elle est aussi un pied de nez à ceux qui, nombreux au sein de l'Education nationale, estiment que l'apprentissage "en tout breton" se situe dans une logique communautariste. Il y a deux ans, le Conseil d'Etat avait refusé l'intégration des écoles Diwan au sein de l'enseignement public, à la fureur de l'ancien ministre Jack Lang, qui critiqua une "conception centraliste, parisienne et dogmatique de la culture et du savoir".

Thomas, deux ans et demi, a été le premier enfant inscrit. Son père, Albert Le Roux, journaliste, se dit "breton de la génération sacrifiée". Ses parents, agriculteurs finistériens, ont refusé de lui enseigner la langue bretonne. "Dans les années 1950 et 1960, le français était synonyme d'élévation sociale et le breton déconsidéré." Il prend des cours depuis cinq ans et veut que son fils "découvre la culture de ses ancêtres". "Qu'on ne me parle pas de communautarisme. Ma femme est écossaise, Thomas est bilingue et il a un passeport britannique. La découverte du breton facilitera son éveil et développera son sens des langues".

"Notre école sera un tesson de plus dans la mosaïque culturelle qui fait la richesse de Paris", affirme la Québécoise Claude Nadeau, présidente du comité de soutien, claveciniste de profession et tombée amoureuse de la culture bretonne via la musique celtique.

Ecole privée, la maternelle Diwan sera gratuite, grâce aux aides financières de plusieurs mécènes: une grosse coopérative agricole bretonne, un cabinet d'avocats parisien, et une crêperie connue de Montparnasse. Les résultats scolaires de Diwan sont excellents, montrent les statistiques. Mais Farid Hamana, secrétaire général de la FCPE, l'association de parents d'élèves de gauche, reste sur ses positions. "Pour nous, c'est du communautarisme, comme le serait une école corse ou musulmane." Thomas, lui, parlera trois langues quand il aura cinq ans.

Le Journal du Dimanche, le 18 juillet 2004

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