Skoazell Diwan Paris

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Une école Diwan à Paris : pourquoi?

Il est généralement admis que le monde se transforme progressivement en "village global". Puisque l'avenir est à la mondialisation des échanges, pourquoi s'obstiner à transmettre des langues minoritaires?

Pourquoi à ce titre vouloir créer une école Diwan, et de surcroît à Paris? Et de toute façon, pourquoi défendre le breton?

La vie en communauté, qu'elle soit grande (société, pays, groupement d'états) ou petite (famille, groupe d'amis), doit se baser sur des intérêts et des objectifs communs, certes, mais elle doit aussi respecter les valeurs et l'identité de chacun. C'est souvent ce qui fait sa force. Le respect de la pluralité devrait, à notre avis, être à la base de tous les échanges, qu'ils soient culturels, économiques ou sociaux.

La langue bretonne existe. Ce n'est pas un patois, ni un dialecte : elle existe à part entière, avec son histoire et ses mille ans de littérature qui sont venus s'ajouter à mille années encore de tradition orale; elle existe avec la musique de ses mots, ses différents accents, ses expressions, ses sous-entendus; elle existe avec ses dictionnaires et ses encyclopédies, plongeant ses racines dans la branche celtique des langues indo-européennes (qui a aussi engendré le gaélique, le gallois et le cornique), et compterait aujourd'hui plus de 400 000 locuteurs, de tout âge et de toute condition, répartis en Bretagne et autour du monde. Elle est enseignée dans des Facultés de lettres celtiques un peu partout en Europe, aux États-Unis, au Japon... Désireux de transmettre ce patrimoine linguistique à la nouvelle génération, des parents ont voulu créer, dans les années 70, des écoles où les enfants auraient la possibilité d'apprendre la langue de leurs parents et de leur région, et à la fois la langue de la république où ils devront exercer leur vie citoyenne.

Inspiré d'une pédagogie qui a fait ses preuves au Québec, où la défense de la langue française au milieu d'un océan anglo-saxon est un objectif de société, l'enseignement de Diwan repose sur l'immersion linguistique. En 2001-2002, 2613 élèves ont été scolarisés dans l'ensemble du réseau Diwan, avec des résultats scolaires plus que flatteurs : on parle de 100% de réussite au BAC…

Ainsi, loin d'être des " handicapés linguistiques " comme certains veulent bien le faire croire, les élèves de Diwan non seulement maîtrisent parfaitement le breton et le français - avec des résultats en français bien supérieurs à la moyenne nationale! - mais en outre font beaucoup plus facilement l'apprentissage d'une troisième, voire d'une quatrième langue. Belle performance, dans un pays qui affiche le plus faible taux de personnes bilingues en Europe…

Que le réseau d'écoles Diwan regroupe 32 écoles maternelles et primaires, 3 collèges, un collège annexe et un Lycée, qu'il emploie 178 personnes en Bretagne, après 25 ans d'existence, soit ; mais pourquoi vouloir créer une école de ce type à Paris?

On dit souvent de Paris qu'elle est "la plus grande ville de Bretagne" - plus d'un millions de Bretons y vivent, de façon permanente ou temporaire. Comme beaucoup de cultures, c'est souvent hors de leur terre natale que les Bretons prennent conscience de leur identité; c'est peut-être pourquoi Paris est un foyer très dynamique de culture bretonne, qu'elle soit musicale, littéraire ou économique.

Beaucoup de Bretons vivant dans la capitale ont envie de transmettre l'amour de leur culture à leurs enfants. "L'école Diwan, de la maternelle à l'université, est la façon concrète de vivre une dynamique de reconquête et de réappropriation de la culture bretonne et de son support premier, la langue bretonne bien que cette réappropriation culturelle dépasse largement le cadre scolaire."

"Diwan se place dans une perspective d'évolution moderne de notre culture et civilisation, tenant compte des réalités environnantes dominées par la culture et la langue française, pour un processus d'enrichissement mutuel.

L'école Diwan est ouverte à toute famille bretonnante ou non, motivée par les aspects ci-dessus, sans distinction d'origine, de race ou de langue, de religion." (extr. www.diwanbreizh.org)

Mais est-il encore utile, dans la société moderne, de défendre la langue bretonne? Ne serait-ce pas plus utile d'apprendre l'américain, l'espagnol ou le chinois?

Si nous voulions vraiment faire utile, nous parlerions déjà tous anglais; pourquoi nous obstinons-nous alors dans notre "exception française", sinon pour conserver une langue et un mécanisme de pensée qui constituent une richesse dans le patrimoine mondial? Il en va de même pour le breton; il est d'ailleurs piquant de constater que les arguments utilisés pour défendre la langue bretonne sont les mêmes arguments mis de l'avant par les Québécois pour défendre la langue française en terre d'Amérique. Et ce seront peut-être les mêmes dont nous nous servirons dans un avenir beaucoup plus rapproché que l'on ne le croit pour défendre la langue française, ici en France…

Toutes les langues sont belles. Toutes les langues méritent de vivre. Chacune renferme une richesse intrinsèque qu'il faut se battre pour préserver.

"Diwan n'est pas un parti politique", rappelait la Présidente de Diwan Breizh Mme Anne Le Corre, dans une entrevue au Télégramme en décembre 02. Au-delà des convictions politiques des individus, nous croyons qu'il est important pour tout être humain d'être conscient de ses racines et de son histoire. Plus encore, nous sommes persuadés que connaître sa différence, c'est déjà commencer à accepter celle de l'autre. Voilà pourquoi nous pensons qu'il est important de soutenir le réseau d'écoles Diwan, et d'étendre ce réseau en créant une école de ce type à Paris, dans une perspective de pluralité culturelle, de respect mutuel et d'ouverture.

Claude Nadeau
Présidente
Skoazell Diwan Paris

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